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Voyage en side car au Maroc 37

Publié par : pierre49590 le 12/04/2025
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C'est elle qui me réveilla avec une infinie douceur, ses mains glissant lentement sur ma peau encore tiède. J'eus droit à un dernier massage, cette fois-ci entièrement dédié à la détente, un rituel de fin qui prolongeait agréablement la langueur dans laquelle j'étais plongé. Ses gestes précis et légers effaçaient les dernières tensions, me berçant dans un état de bien-être absolu, presque hypnotique. Je sentais chaque muscle s'abandonner sous la caresse experte de ses doigts, comme si mon corps lui-même refusait de revenir à la réalité.
Lorsque je me décidais enfin à quitter le hammam, ce fut comme si je flottais, engourdi par une douceur cotonneuse. Après avoir réglé mon dû, je fus accompagné vers la sortie sous une avalanche de courbettes du patron, dont l'attitude excessivement servile confinait au ridicule. Son sourire étiré, son empressement flagorneur, sa façon de ponctuer chaque phrase d'éloges et de remerciements me donnait presque le vertige, comme si j'étais soudain devenu un seigneur en visite. Je sortis dans la rue encore légèrement groggy, la peau tiède et l'esprit alangui, avec le sentiment étrange d'avoir laissé derrière moi un monde à la fois sensuel, mystérieux et un peu théâtral.

Arrivant ensuite au douar, dans un nuage de poussière, convaincu que ma vieille URAL avait largement entamé le bénéfice de cette séance au hammam, je trouvai Karim à son poste, derrière son étal de melons. Il était là, comme toujours, drapé dans son Dara immaculé, une étoffe d'un blanc éclatant qui tranchait avec la poussière ocre du chemin. Sous le tissu ample, son corps jeune et nerveux s'étirait à chacun de ses gestes, mais aujourd'hui, quelque chose clochait. Son port habituellement fier semblait alourdi par une lassitude nouvelle. Ses épaules s'affaissaient légèrement, et son regard, d'ordinaire pétillant de malice et de vivacité, s'était embué d'une étrange torpeur. Il passa une main sur son visage, effleurant ses traits tirés, comme s'il voulait chasser une fatigue tenace. De légères ombres s'étaient creusées sous ses yeux, lui donnant un air absent, presque ailleurs. Pourtant, lorsque je lui dis bonjour, il releva la tête dans un sursaut, m'offrant un sourire qui sonnait faux, trop forcé pour être honnête.
Ses melons, ronds et dorés sous la lumière déclinante, dégageaient un parfum sucré qui contrastait avec la morosité de son expression. Il les disposait mécaniquement, sans l'enthousiasme habituel, comme si ses mains répondaient à une habitude plus qu'à une réelle volonté. Une lassitude sourde l'enveloppait, une fatigue qu'on devinait ancrée dans son corps plus encore que dans son esprit.
Je l'observe un instant, intrigué par ce changement. Quelque chose pesait sur lui, quelque chose d'invisible mais de tangible, imprimé dans la courbure de sa nuque, dans la lenteur de ses gestes. Un poids dont il ne disait rien, mais qui se lisait malgré lui.
Je m'arrêtai devant son étal et le regardai un instant, les bras croisés. Son sourire fatigué peinait à masquer l'évidence.
— Tu tires une vente tête, mon Karim. T'as mal dormi ou bien t'as encore rêvé de melons ?
Il laissa échapper un ricanement bref, mais son regard glissa aussitôt de côté, comme s'il hésite à répondre. Il soupira, haussa les épaules, puis fit mine de replacer un melon déjà parfaitement aligné.
— Mal dormi, ouais… Mal dormi…
Il me regarda. Je l'observais, amusé, attendant qu'il lâche le morceau. Il savait que je n'étais pas dupe.
— Vas-y, crache le noyau, Karim. T'as la gueule d'un gars qui se lève plus crevé qu'en se couchant.
Il grimaça, passe sa langue sur ses lèvres sèches et, après un instant, haussa un sourcil vers moi :
— Frère… j'suis sur les genoux. J'passe la journée au verger, la chaleur me cogne la tête, j'suis là, je vends, je soulève des melons… Et la nuit…
Il s'interrompit et saisit la tête avec un sourire désabusé.
— La nuit, c'est pas moi qui cueille… c'est moi qu'on cueille.
Je pouffai, et il rit à son tour, mais avec une lassitude évidente.
— La veuve ? fis-je en penchant la tête.
Il souffle et leva les yeux au ciel, avant d'attraper un melon et de le faire rouler entre ses paumes.
— Elle me laisse pas dormir, Pierre. Pas une nuit tranquille. À croire qu'elle compte me finir avant l'heure.
— Si t'en peux plus, dis-lui non.
Karim eut un rire artificiel.
— Dis-lui non ? Et ma fierté ? Et ma virilité d’homme ? Et puis, tu la connais pas, toi. Quand j'essaie de m'éclipser, elle me retient, elle me supplie… et après, elle me griffe, elle me mord, elle me jette sur le lit… Elle cache mes affaires ! Et moi, j'suis là, comme un con, j'peux pas dire non…
Il soupira
— Et après… après j'me lève, elle me retient encore. Une dernière fois, qu'elle dit. Toujours une dernière fois. Mais quand je sors enfin de chez elle, le muezzin appelle déjà la prière, et moi… j'suis bon pour ramasser les melons avec les yeux explosés.
Je le regarde, mi-amusé, mi-compatissant
— T'es foutu, mon Karim.
Il hocha la tête, un sourire fatigué au coin des lèvres, puis il se pencha légèrement vers moi, baissant la voix comme s'il allait me confier un secret
— Tu me crois si je te dis que la journée, je ne bande même plus ?
Je haussai les sourcils, feignant une surprise extérieure.
— Toi ? Karim, l'étalon ? L'infatigable ? L'homme qui pouvait enchaîner le travail et le plaisir sans flancher ?
Il eut un rictus désabusé et leva les mains en signe d'impuissance.
— J'te jure… j'suis vide, rincé… Mes couilles sont en grève. Elles veulent plus suivre.
Je posai une main sur mon cœur, pris un air grave et soupirai d'un air théâtral. < ...

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