C’était le soir de mon anniversaire.

En rentrant chez moi, je ne m’attendais à rien de particulier. La maison était vide, ou du moins je le croyais. Mais, au centre du salon, une chaise m’attendait, seule, comme mise en scène pour moi. Sur son dossier, un masque de nuit reposait avec nonchalance, et, sur l’assise, une feuille de papier portait ces quelques mots :

« Mets le masque, assieds-toi, et attends. »

J’obéis, partagé entre curiosité et appréhension. Sitôt le tissu du masque posé sur mes yeux, le monde disparut. L’obscurité devint totale, me forçant à écouter ce que je n’avais pas l’habitude d’entendre : le silence, le battement de mon cœur, ma respiration un peu trop rapide.

Puis, soudain, des sons légers vinrent briser cette immobilité : un cliquetis discret, un froissement qui ressemblait au murmure d’un trésor qu’on manipule avec précaution. À mesure que l’écho s’approchait, je reconnus le tintement singulier de plusieurs bracelets en métal s’entrechoquant, le roulis feutré de longs sautoirs de perles qui s’enroulent et se déroulent, et peut-être même quelques breloques suspendues à des pendentifs qui vibraient doucement au rythme des pas.

Alors, une présence entra dans la pièce. Des mains douces, assurées, saisirent les miennes, les guidèrent vers l’arrière, les liant d’une écharpe soyeuse au dossier de la chaise. Je me retrouvai immobile, offert, et chaque sens semblait s’aiguiser à l’excès.

Une plume effleura mon visage. Elle glissa sur ma joue, passa sur mes lèvres, redessina le contour de mon cou comme si elle cherchait à inscrire sur ma peau une écriture invisible. Je frissonnai, prisonnier d’une attente où le temps se dilatait.

Le jeu se prolongea. D’abord lent, comme pour tester mes limites, puis de plus en plus audacieux. Ma chemise se détacha, bouton après bouton, dans une lenteur calculée. Mon jean céda à des mains patientes, et je me retrouvai nu face à l’inconnu, réduit au rôle de jouet docile, captif d’un rituel aussi mystérieux que délicieux.

Et tandis que les bijoux dansaient et s’exprimaient de leurs bruits vifs et moqueurs, quelques ...

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